• 6ème journée : samedi 8 juillet 2017 - 116 km

    Cette nuit j'ai pu observer les étoiles dans le ciel, chose quasi impossible à Paris à cause des pollutions. Il y a juste à s'allonger sur le dos et à regarder le ciel, c'est simple et tellement agréable en même temps de découvrir de nouveaux horizons. Des lieux si éloignés que je ne pourrai jamais les atteindre mais on peut les regarder à l'oeuil nu. C'est vraiment fort et intense. J'ai également observer les arbres du camping, les feuilles qui remuent avec l'aide du vent et le bruit que cela provoque, les oiseaux qui volent. Je me suis endormie tardivement à cause des passages de motos et voitures passant dans le secteur. Et il faut bien l'avouer, le fait de dormir seule dans un camping "fermé" ne me rassurait pas particulièrement.

    Je me suis levée un peu avant 6 heures avec le réveil des oiseaux qui se donnaient à cœur joie pour jouer de nouvelles mélodies. Petite "douche" rapide avec gant, savon et 0.75 litre d'eau. Malgré l'aspect rudimentaire je me sens déjà mieux, moins poisseuse... c'est peut-être juste dans la tête mais bon... Des nuages se sont invités dans le ciel pendant mon sommeil mais aucun n'est menaçant. 

    Départ à 6h48 et petit passage en ville pour m'arrêter devant une boulangerie. Je continue sur la D21 en passant par Neuvy-en-Champagne, Bernay-en-Champagne (je rappelle que nous sommes dans la Sarthe !). Au bout de 21 kilomètres, je m'arrête à Loué dans un grand parc pour petit-déjeuner. Auparavant je m'étais arrêtée dans des toilettes publiques avec savons, papiers toilettes, le grand luxe, waouh ! Des petites choses qui font plaisir. Un grand plan d'eau est situé à côté de la table et banc mis à dispostition. J'y aperçois deux couples de canards et leurs progénitures. La pêche y est autorisée. Je pense à ces malheureux poissons auxquels leur vie va être ôtée prématurément et qui se feront arracher leur paroi avant de mourir asphyxiés. 

    6ème journée : samedi 8 juillet 2017 - 116 kmJe repars sur la départementale jusqu'à Vallon-sur-Gée. Dans le secteur c'est toujours vallonné mais un peu moins que d'habitude. Les nuages maintenant cachent le soleil. Je continue en passant par Noyen-sur-Sarthe, Malicorne-sur-Sarthe (un film fantastique y a été tournée ! :-)), Villaines-sous-Malicorne et je continue jusqu'à la Flèche en ayant parcouru 66,666 kilomètres (The number of the beast !). Entre temps le soleil tape à nouveau. J'admire l'Hôtel de Ville, version petit château et le Loir. Je passe dans le centre du centre ville qui est fermé aux véhicules à moteur pour cause d'un festival de rue durant le week-end : très bonne initiative que je ne peux qu'encourager ! Il fait beau alors les gens restent aux terrasses et cela fait un centre ville animé.

    A 14 heures je me trouve un coin ombragé sur l'herbe pour déjeuner, regarder mon itinéraire et faire une petite sieste. Je suis réveillée par des skateurs et BMXeurs (!) dans le skate park juste à côté d'où je suis. Je ne serai pas à Saumur ce soir, encore trop de kilomètres à faire mais demain je serai à la même heure sur les bords de la Loire pour de nouvelles aventures ! Il fait de plus en plus lourd, ambiance lourde et oppressante.

    Je vois des vaches dans les prés et ne peux m'empêcher de penser tristement à tous ces animaux qui finiront leur vie dans une assiette, une tragédie qui se passe sous l'indifférence générale ou presque... La région est truffée d'exploitions de soute sorte. J'ai entendu des poules dans un grand hangar. Elles vivent entassées dans de mauvaises conditions pour ensuite être amenées à l'abattoir lorsqu'elles ne seront plus assez rentables, c'est à dire lorsqu'elles ne pondront plus assez d'oeuf. Mais quelle est cette société qui au nom du profit, des rapports de force, de domination, exploite, tue sans avoir à rendre de compte ? Dans le monde chaque année des centaines de milliards d'animaux sont tués pour la consommation humaine. Comment peut-on justifier l'exploitation, la souffrance, la mort des animaux pour le simple plaisir gustatif alors qu'il existe de nombreuses alternatives végétales ? Les habitudes, les traditions ne justifient rien. Les guerres ont toujours existé, est-ce pour cela que l'on doit continuer à les perpétuer ? Bien sûr que non. On mange des animaux sans voir la réalité en face parce que c'est plus facile ainsi. La vie, ce n'est pas consommer à tout va, le summum de la réussite. C'est réfléchir, remettre en question ce qu'on a appris, avoir une certaine autonomie dans sa façon de penser et d'agir, ne pas suivre le troupeau. Je refuse le modèle de "Travaille, consomme et tais-toi" qui est tant inculqué dans le système capitaliste.La justice et l'éthique doivent être pour tout le monde. Quel terrible constat d'une société spéciste, inégalitaire qui ne s'intéresse qu'à ses propres privilèges. Enfin, les privilèges des élites, de celles et surtout ceux qui détiennent le pouvoir, les minoritaires qui vivent sur les richesses produites par les autres et qui arrivent à faire croire à une majorité que tout ceci est dans l'ordre des choses en arrivant même à les faire culpabiliser d'être pauvres ou de la classe intermédiaire. C'est vraiment le monde à l'envers fait d'injustice sous couvert d'une démocratie juste alors qu'elle ne l'est pas.

    J'arrive à Noyan, un panneau indique la direction d'un camping, chouette ! Au bout de 10 kilomètres je suis soulagée d'y arriver et contente de pouvoir me reposer après avoir roulé pendant 116 kilomètres. Il est au (pseudo) lac de Rillé. Le camping semble grand. A l'accueil je vois deux femmes avec ordinateurs portables. Ça semble être l'usine du genre club de vacance. Bon, je ne suis pas très rassurée... bingo ! 21 euros et des poussières pour une personne avec vélo.  Le double du prix habituel (cette année ç'a varié entre 5,62 et 11,50 euros). L'hôtesse est toute gênée en me disant le prix et me demande si j'accepte. Je reste sur le cul. Elle n'est pas responsable alors je garde ma rancœur pour moi. J'accepte oui, car il est déjà tard et qu'après avoir pensé me reposer je n'ai pas le courage de repartir. Mais franchement, c'est du grand n'importe quoi. Camping avec roulottes, épiceries, restaurants... pour campeurs ne sachant pas quoi faire de leur vie alors ils décident de partir dans ce genre de lieu qui pense à leur place en proposant activités et autres événements qui pourront combler leur manque d'imagination et de créativité. Le genre de chaîne certainement imaginée par des multinationales qui placent leur argent pour s'en faire encore plus. On est loin, très loin du camping municipal ou familial. Je regrette et culpabilise  d'avoir accepté. Bon, j'abrège.

    J'essaie de ne pas y penser mais reste perturbée. Je monte la tente, me douche, fais une petite lessive, dîne. Malgré les 116 km mes jambes se sentent bien : tant mieux ! Je sens que je fais du vélo toute l'année, quotidiennement car je tiens bien la route. Demain, direction Saumur. Le camping m'a bien fait dévier de la trajectoire. Maudit camping !

    6ème journée : samedi 8 juillet 2017 - 116 km

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    7ème journée : cliquez ici


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