• 8ème et ultime journée : dimanche 26 juillet 2015 - 157 km. Total kilomètres : 718

    Beau soleil hier en fin de journée. La nuit, le vent a ralenti la cadence. Au petit matin, le ciel est gris, menaçant. Un boulanger passe en voiture dans les allées du camping pour proposer des pains et autres pâtisseries. J’achète une baguette tradition (tradition, oui !). Juste avant mon départ les nuages menaçant montrent leurs griffes : quelques gouttes de pluie dans un premier temps puis sans interruption.  Je croise un couple de cyclo-voyageurs qui effectue Paris-Londres par l’avenue verte en vélo pliant. Tous les deux sont pessimistes quant à la météo de la journée. Je quitte ce lieu fort sympathique pour enfourcher ma bicyclette et affronter mère-pluie.  Je me perds (encore !) pour retrouver l’avenue verte. Personne dans le village pour demander ma route. Fort heureusement apparaît à mes yeux le couple à vélo pliant qui m’oriente vers la bonne direction. C’est parti pour la dernière étape de mon périple, comme aujourd’hui qui est la dernière étape du tour de France. Le parcours est vallonné. Sous la pluie je ne m’arrête pas. Je fais tout de même une pause déjeuné vers midi sous des arbres car la pluie s’accentue. Il me reste à grignoter un reste de baguette de ce matin, l’éternel pâté végétal et une pomme.

    8ème et ultime journée : 157 km. Total kilomètres : 718

    Je repars sous la pluie qui a décidé de s’incruster dans mon périple. Un voyage sans pluie n’est pas un voyage, non mais ! De beaux paysages s’offrent à moi et l’Ile-de-France apparaît à nouveau sous mes yeux : le Val d’Oise que je connais si peu ! Cergy Pontoise et ses parcs, sa base de loisirs… et je me perds. Plus possible de trouver l’avenue verte. Je me perds dans Cergy et Neuville-sur-Oise. Je décide de sortir ma carte de la région parisienne et d’aller de ville en ville sans l’avenue verte jusqu’au Saint-Graal : Paris puis Villejuif. Malheureusement je n’arrive pas à progresser, pire je tourne en rond et le moral en prend un sacré coup. Coincée dans le Val d’Oise, que vais-je faire ? Option train mais je ne veux pas terminer cette aventure ainsi. Dans ma tête le train était uniquement réservé en cas de force majeur (blessure, maladie, gros problème mécanique du vélo). Après plein (et même plus que ça !) d’interrogation dans ma tête je tombe nez à nez sur un panneau à fond blanc, écriture verte : avenue verte ? Oui !!! Je poursuis mon chemin, notamment avec l’aide d’un jeune cycliste qui m’explique spontanément que je dois maintenant  traverser la Seine par un pont pour me rendre sur l’autre quai et ainsi retrouver l’avenue verte. Merci jeune homme ! Saint-Germain-en-Laye et sa forêt puis retour sur les bords de Seine. Maisons-Laffitte et son château, Montesson, Le Vésinet, Le Pecq, Croissy-sur-Seine et puis pataboom à Rueil-Malmaison : impossible de retrouver le fléchage correspondant à l’avenue verte.  Je navigue entre Rueil-Malmaison et Nanterre et avale des kilomètres sans comprendre la logique du truc : comment vais-je me sortir de ce mauvais scénario ? Fort heureusement la pluie m’a lâchée sinon « casse ta gueule à la récré » ! Les minutes, les heures passent.

    22 heures. Je me décide enfin à ne plus m’obstiner à vouloir à tout prix rejoindre l’avenue verte qui ne veut plus de moi d’autant plus que même si je la retrouvais, elle m’amènerait vers le Nord de Paris (nous sommes à l’ouest et j’habite au sud de Paris), me faisant faire des kilomètres en plus ce que j’aimerais éviter vu l’heure tardive et l’état de fatigue. Grace à l’aide d’un monsieur qui m’indique un chemin possible pour rejoindre Paris, c’est bingo ! La route me fait passer par la Défense ! Le temple du vélo… heu non, le temple des affaires, tout ce que j’aime ! Moment de gros stress lorsque je passe dans un tunnel 4 voies avec des voitures vrombissantes.  Heureusement qu’il est déjà 22 heures et que la circulation est plus dense.  J’ai  peur d’être klaxonnée ou pire de ne pas être vue. Rien de tout ça mais quelle frayeur pour arriver jusqu’à Paris et la porte Maillot. En arrivant à Paris je crie « victoire ! ». Ah oui, Porte Maillot ? 16ème arrondissement de Paris que je ne connais quasiment pas. Je rencontre plein de rues inconnues pendant x temps jusqu’au moment où apparaît devant mes yeux comme un sauveur des temps modernes « Invalides ». Je suis les indications, puis « Invalides – Paris centre » : ouai ! Châtelet, St-Michel, Notre-Dame, rue Monge, avenue des Gobelins, Place d’Italie, Porte d’Italie et j’arrive dans le Val-de Marne : Le-Kremlin-Bicêtre et Villejuif enfin. J’ai faim, je peine, je peine. Les dernières côtes sont très dures pour mes jambes. Il est 1h30 et j’ai effectué 157 kilomètres dans la journée. Je réalise à ce moment-là pourquoi il y avait des illuminations sur la Tour Eiffel : arrivée du Tour de France.  Je n’ai pas fait le tour de France certes mais mon aventure à moi a été extraordinaire et je ne l’oublierai jamais, sans dopage, ni sponsors, ni média, juste ma tête, mes jambes, ma volonté, pas mal d’énergie et Fahrrad Manufaktur, mon fidèle compagnon de route avec moi pendant 718 kilomètres.

    8ème et ultime journée : 157 km. Total kilomètres : 718

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    8ème et ultime journée : 157 km. Total kilomètres : 718

    8ème et ultime journée : 157 km. Total kilomètres : 718

    Autocollant de l'association L214 sur un poteau à Neuville-sur-Oise

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