• Grasse matinée pour récupérer des deux précédentes journées. Je fonctionne au ralenti. Avant de démonter la tente, je tâte le pneu arrière et... dégonflé à nouveau ! J'appelle un concessionnaire à Nogent-le-Rou qui veut bien me recevoir à 15 heures pour changer la chambre à air. Vu l'heure tardive du rendez-vous, je décide de rester une journée supplémentaire au camping. Je ferai l'aller-retour à vélo. J'aurai ainsi le temps en plus de faire des courses, de chercher un k-way. Je regonfle au maximum de ce que je peux la chambre à air. Je mange un déjeuner express et me rend à Nogent-le-Retrou à une douzaine de kilomètres.

    Je trouve facilement la boutique grâce à un cycliste arrêté à un feu. Il est 13h30, je fais quelques courses, m'assois sur un banc, mange une banane et lis quelques pages du livre "La peau sur les os" de Stephen King. J'apprécie de me poser un peu sur un banc à l'ombre. La journée est encore chaude, la canicule est lancée ! D'après le gérant du camping, la météo annonce des orages pour aujourd'hui ou demain. J'ai intérêt à m'équiper en conséquence ! Le vélociste change la chambre à air ainsi que le pneu qui a un gros trou. Merci à lui d'avoir bien voulu s'occuper du vélo alors qu'il était débordé.

    J'achète un vêtement de pluie dans un magasin de sport. Il prendra vite la pluie mais c'est déjà mieux que rien. Me voilà repartie soulagée en direction de Bois de Jahan pour rejoindre le camping. Douche, lessive, dîner. Ce soir, ça sera tomate, pomme et pasta à tartiner (spéculos). Quel repas équilibré ! Dans la tente, c'est la vraie fournaise. Le temps est très chaud, orageux, lourd. Alors, orage ou pas ? That is the question. Allongée sur le matelas, à l'extérieur de la tente, je ferme les yeux et essaie de faire le vide en écoutant les oiseaux qui forment une vraie chorale. Je ne m'en lasserai jamais ! 30 kilomètres aujourd'hui, une journée en stand by qui m'a permise de régler les problèmes pour repartir de plus belle demain tôt dans la matinée. Les nuages présents dans le ciel depuis un moment se dissipent peu à peu durant la lecture de mon livre. La bande son a été celle des oiseaux qui ont bien voulu me faire partager un concerto pour moi toute seule !  N'est-elle pas belle la vie ? L'atmosphère semble moins oppressante, y-aurait-il eu un orange dans la région ? Mystère.

    3ème journée : mercredi 5 juillet 2017 - 30 km

    3ème journée : mercredi 5 juillet 2017 - 30 km

    3ème journée : mercredi 5 juillet 2017 - 30 km

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  • Je me réveille à 5h38 (!) par le chant des oiseaux. J'ai trouvé pire comme réveil ! :-).  Je prends mon temps pour ranger les affaires car j'ai l'intention de me rendre chez un vélociste pour faire gonfler la chambre à air avec une pompe à pied, à Chartres qui est à moins de 10 kilomètres de mon lieu de bivouac. Il fait déjà jour et le ciel est bleu. Le guide papier de la Véloscénie indique 2 concessionnaires de vélos et une amie m'en a indiqué un autre par sms. Le pneu peu gonflé n'est pas propice à bien rouler, on perd un peu de vitesse, le vélo est moins stable et j'ai surtout peur que la chambre à air et le pneu s’abîment. Chartres est une grande ville et nous sommes à heure où les embouteillages sont de rigueur. Banlieusarde que je suis, j'ai l'habitude mais c'est loin d'être un plaisir. Je me dirige vers le centre ville et demande à une commerçante où se trouve l'Office du tourisme. Au bout de 50 mètres de ses indications je tombe nez à nez avec un vélociste qui était sur ma liste, c'est encore mieux ! Le mécano n'a pas le temps de regarder l'état de la roue et gonfle la chambre à air, yeah ! Je mets deux heures pour sortir de Chartres. Il est vrai que je me suis arrêtée à quelques endroits pour prendre des photos et j'ai fait aussi un peu ma touriste mais qu'est-ce que j'ai tourné en rond. Je maudis de plus en plus les grandes villes ! Quelle délivrance une fois sortie de ce pétrin ! :-) Il est déjà plus de 11h30.

    Le soleil tape fort. Des nuages sont arrivés dans le ciel mais le bleu domine. J'aimerais arriver ce soir à Thiron-Gardais, un peu avant Nogent-le-Retrou, pas trop tard pour avoir le temps de me doucher et faire un peu de lessive. Je passe à Fontenay-sur-Eure, je continue encore un peu et il est 13h30 lorsque je m'installe sous un arbre ombragé, à côté des champs, avec 2 ou 3 voitures passant dans l'heure. Objectif immédiat : déjeuner et recharger un peu mes batteries (les miennes !). La rustine semble tenir bon. Quel soulagement car quel stress à cause de ça. Mes pensées ne vont que vers cette crevaison. J'ai besoin de penser à d'autres choses. Au moment de charger les affaires sur le vélo, je me rends compte que j'ai perdu sur la route un sac contenant un pancho, un pantalon de pluie, un coupe vent et un bon gilet fluo. Quelle galère. Je commence vraiment mal ce voyage. Je suis encore plus perturbée et culpabilise. Déjà l'année dernière le sac était tombée et un gentil couple n'avait pas hésité à faire plusieurs kilomètres pour me chercher, me retrouver et me le donner (un geste vraiment émouvant). Allez, on respire bien fort et on se dit que ce n'est pas la fin du monde, ce sont juste quelques affaires qui, je l'espère, profiteront à quelqu'un-e d'autre. Les paysages sont agréables, entre champs et forêts mais l'addition de la crevaison (l'ai-je bien réparée ?) et du sac perdu font que j'ai dû mal à me concentrer sur du positif. J'essayerai d'acheter un vêtement de pluie à Nogent-le-Retrou. Je me pose déjà la question de savoir dans quel genre de magasin vais-je en trouver un et comment vais-je pouvoir laisser le vélo avec toutes mes affaires dessus ? Le stress monte puis baisse un peu.Il faut arriver à faire le vide dans ma tête, à relativiser. Même si le voyage ne commence pas dans les meilleures conditions, rien de catastrophique ne s'est passé.

    Nous sommes dans le parc du Perche. La région est vallonnée, pas de plat ! J'arrive à Thiron-Gardais et suis contente à l'idée de pouvoir me poser un peu pour la soirée. J'apprends malheureusement que le camping n'existe plus : la bonne blague ! On m'en conseille un autre au Bois de Jahan, à côté de Brunelles sur la route de Nogent-le-Retrou. Je le trouve sans trop de difficulté. Il est au calme, en pleine campagne, c'est ce qu'il me fallait. La routine des autres voyages revient : montage de la tente, douche, lessive, dîner, écrire les notes qui serviront pour le compte-rendu que vous êtes en train de lire et il est déjà temps d'aller me coucher. Je n'ai pas le temps de lire. 87 kilomètres aujourd'hui mas vu le parcours vallonné, les hésitations, ma tête qui n'y est pas trop, la moyenne est à vitesse d'escargot ! Dans le camping verdoyant j'entends les oiseaux, quel plaisir d'avoir ce moment de réconfort. Chaude journée, le soleil a tapé fort. Mes jambes, bras et visages ont en pris un sacré coup. J'espère ne pas avoir de mauvaises surprises demain car l'année dernière j'ai attrapé de méchants coups de soleil dans le bas des cuisses/genoux. Ne pensons plus à ça ! Il est 21h44 : dodo !

    2ème journée : mardi 4 juillet 2017 - 87 km

    2ème journée : mardi 4 juillet 2017 - 87 km

    2ème journée : mardi 4 juillet 2017 - 87 km

    2ème journée : mardi 4 juillet 2017 - 87 km

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  • J'ai reporté mon départ d'une journée à cause du mauvais temps de la veille et du week-end en général. La météo étant plus clémente à partir d'aujourd'hui, j'ai préféré attendre une journée supplémentaire afin de partir dans de meilleures conditions. Pour éviter le grand trafic de la banlieue parisienne à heure de pointe, il m'a semblé plus judicieux de ne pas partir trop tôt et c'est à 10h15 que le départ a été donné. Auparavant j'ai effectué mille vérifications pour ne rien oublié ou en tout cas le strict minimum.  Par précaution, j'apporte une bouteille vide d'1,5 litre dans le cas où, celle-ci s'ajoute à une autre de la même contenance ainsi qu'une gourde d'un litre et une autre de 0,5 litre.

    Démarrage du bas de mon immeuble, à Villejuif située dans le Val-de-Marne (94), je continue vers l'Häy-les-Roses. Changement de département avec les Hauts-de-Seine (92) et Bourg-la-Reine, Sceaux, Antony sont sur ma route. Je cafouille un peu en voulant récupérer la D60 et rencontre à un feu une étatsunienne de Boston avec un vélo pliant qui va jusqu'à Marseille. L'année dernière, elle s'était rendue en Picardie, a roulé sur les bords de la Loire également. On arrive à communiquer en anglais et en français. Elle étudie le français depuis un an. Nous ne prenons pas la même direction alors nos chemins se séparent.

    Je trouve difficilement la départementale souhaitée mais avec un peu de ténacité, j'y arrive ! :-) De là, je rejoins Igny et nouveau changement de département (Essonne - 91), Vauhallan avec une partie de la départementale aménagée en grande piste cyclable, yeah ! Saclay et je suis sur la D306, Saint-Aubin, Gif-sur-Yvette. Maintenant, je suis dans les Yvelines (78) dans la ville de Chevreuse qui se trouve dans la Vallée de Chevreuse avec ses magnifiques forêts. Comme quoi, pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour voir de beaux coins. Je croises des cyclistes de route en maillots et cuissards, quelques-uns me saluent. La D906 est relativement calme. Elle longe la forêt, c'est agréable et ombragé et je la suis jusqu'à Rambouillet. Le compteur indique 56 kilomètres depuis le départ. J'ai décidé trop tardivement de faire une pause déjeuner et le temps de trouver un beau coin, la forêt n'est plus. Dans la ville, je n'arrive pas à trouver la suite de la D906 qui m'amène jusqu'à Epernon, ce qui me permet de voir de plus près Rambouillet. Sympa mais qu'est-ce que c'est bourgeois ! A force de tourner en rond, je déjeune à 16 heures à Gazeran, première pause au bout de 67 kilomètres. Le premier objectif de ce voyage est de rejoindre la Véloscénie, un itinéraire vélo qui va jusqu'au Mont-Saint-Michel. Je m'arrêterai à Alençon pour rejoindre Saumur via la Sarthe et je continuerai jusqu'à Orléans en suivant les bords de la Loire. C'est en reprenant la route que je remarque un fléchage de la Véloscénie. Je pensais trouver les panneaux à partir d'Epernon, chouette ! Je roule, je roule et à 20h30 je remarque que la chambre à air gauche est dégonflée. Avec des pneus increvables, c'est la première fois que ça m'arrive en voyage et la 3ème en quelques mois (au bout d'un certain nombre de kilomètres, les pneus deviennent un peu moins efficaces, j'en suis à environ 15.000 en deux ans). 

    Je m'arrête à côté d'une salle municipale où des jeunes fêtent un événement. La musique est forte, difficile, voire impossible d'entendre le bruit de l'air. Moment de panique, de stress. Même si j'arrive à réparer, comment vais-je réussir à gonfler la chambre à air à 4-5 barres avec une pompe à main ? Ça devient comme une obsession. "Je n'y arriverai pas". Je suis obligée de prendre sur moi. C'est vrai qu'une crevaison le premier jour à 20h30, ce n'est pas le moment idéal pour être rassurée. Je sors de la sacoche tout le matériel de réparation et me mets à la tâche. Je pose la chambre à air dans une petite bassine d'eau (qui devient noir au bout d'un moment) que j'ai apportée pour la vaisselle, lessives et... crevaisons ! Pas de bulles, rien. J'ai l'impression au bout d'une moment que des bulles sortent d'un trou recouvert d'une rustine (ancienne crevaison). Est-ce le bon trou ? J'ai envie d'y croire mais moyennement. Après avoir collé la rustine, je gonfle au maximum mais pas plus d'une barre avec ce genre de pompe. Je profite de la salle municipale pour aller me laver les mains dans les toilettes et remplir mes bouteilles d'eau. Petite satisfaction, j'ai réussi à oser demander à une personne de la fête si je pouvais me rendre dans les toilettes alors que je n'étais pas invitée. Ça peut paraître stupide pour certain-e-s mais quand on est introvertie et timide comme je le suis et dans un état d'anxiété (au vue de la situation : la peur que la crevaison devienne un véritable calvaire, la peur de ne pas y arriver), c'est déjà une petite victoire sur moi-même. Il faut se donner du courage et à ce moment-là, j'en ai extrêmement besoin.

    L'objectif maintenant est de trouver un lieu pour dormir et c'est vers 22 heures que je le trouve, en l'occurrence dans un petit bois, non loin de Saint-Prest, ville située en Eure-et-Loir (28), dans la région Centre Val de Loire. Je m'enfonce un peu dans le bois pour ne pas être vue de la route. Pour la même raison, je couche le vélo. Je mets à plat la bâche et installe dessus les sacoches, mon sac à dos. Je gonfle le matelas et oreiller et m'installe dans le sac de couchage. Pas de tente pour cette nuit, il fait beau, ça me fait gagner du temps et je n'ai pas le courage mentalement. Extinction des feux à 22h30. Le moindre petit bruit donne l'impression d'un bruit de pas, de personnes qui s'approchent mais il n'en est rien. C'est juste mon imagination qui joue des mauvais tours. Je suis régulièrement réveillée mais de courte durée à chaque fois. D'une façon générale, j'ai un bon sommeil. Toute l'énergie que je mets à me poser 10.000 questions, l'anxiété, la nervosité, font qu'à la fin d'une journée je suis claquée !

    1ère journée : lundi 3 juillet 2017 - 113 km

    1ère journée : lundi 3 juillet 2017 - 113 km

    1ère journée : lundi 3 juillet 2017 - 113 km 

    Seconde journée : cliquez ici


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  • Après deux petits voyages à vélo en juillet 2015 et 2016, je pas n'ai manqué cette année de retenter l'expérience. J'utilise mon vélo quotidiennement depuis 4 ou 5 ans. C'est mon moyen de transport pour me rendre partout : au travail, faire des courses, aller au cinéma, faire des randonnées vélo, etc. Voyager à vélo est un extraordinaire moyen écologique pour voyager lentement mais sûrement en parcourant des kilomètres sur des petites routes que l'on ne prendrait pas forcément en voiture. On peut s'arrêter partout où l'on veut, ce sens de liberté qui fait cruellement défaut dans une société obsédée, entre autres, par les conventions, la vitesse, les voyages clef en main. Le vélo, c'est bon pour la santé, le moral, peu coûteux, silencieux, il ne prend pas beaucoup de place dans l'espace public et demande des infrastructures bien moindre que les véhicules à moteur. De bonnes raisons pour l'adopter !

    Introduction

    Cette année j'ai fait mon petit tour à moi en solitaire, du 3 au 13 juillet, au départ de ma ville, Villejuif, située dans le Val-de-Marne. Je suis passée par l'Île de France (77, 78, 91, 92 et 94), le Centre Val de Loire (28, 37 41 et 45), la Normandie (61) et les Pays de la Loire (49 et 72). 11 jours, 982 km, 4 régions, 12 départements, la canicule, le soleil, un orage, deux grosses averses, quelques gouttes de pluie, des paysages magnifiques, des moments magiques, des moments de doute, une crevaison avec un trou introuvable dans la chambre à air, la perte de mes affaires de pluie, deux tendinites (au tibia et pied) le dernier jour... 11 jours très forts, riches en émotion. C'est juste bô et génial et je souhaite recommencer lorsque j'aurai récupéré !

    Itinéraire emprunté (un peu approximatif sur certains endroits) :

    Introduction

    Pourquoi en solitaire ? Parce que je ne connais pas forcément de personnes autour de moi susceptibles d'être intéressées par ce genre de projet, à la même période. Parce que ce n'est pas forcément évident de se projeter dans une telle aventure, minime soit-elle (certain-e-s partent en voyage pendant des années...) et que quelque part, c'est une sorte de défi que je me lance pour surmonter un tant soit peu mon anxiété, pour prendre confiance en moi, me valoriser. Parce que seule j'arrive à me fixer des objectifs alors qu'à plusieurs j'ai toujours le sentiment de suivre un groupe, d'être dans un troupeau qui suit les fortes têtes et que j'y ai rarement ma place. Il n'y a pas de honte à aimer la solitude mais la société valorise les interactions sociales à outrance ce qui peut provoquer un certain mal-être chez les personnes introverties comme moi qui ne se sentent pas comme les autres. J'aime être en contact avec des personnes que j'apprécie mais pas en permanence. 

    Pour ce 3ème voyage et comme les deux précédents j'avais envie de partir de chez moi à vélo parce qu'utiliser le train ou l'avion avec un vélo n'est pas toujours chose aisée (c'est possible mais sous certaines conditions). Mais surtout j'aime l'idée de pédaler loin des clichés des pays ou régions les plus touristiques ou en vogue. Cela s'ajoute au fait que le train et l'avion ont un coût financier pour les utilisateurs et utilisatrices et qu'ils ne sont pas exemptent de pollution. Je ne critique nullement les voyageuses/eurs à vélo qui partent en avion, je donne seulement moins point de vue pour un projet précis.

    Deux à trois fois par jours j'écrivais des notes retraçant ma journée afin de les rédiger par la suite et d'en faire un compte-rendu journalier. Ne vous attendez pas à des choses extraordinaires. Ce n'est pas particulièrement bien écrit, je n'en ai d'ailleurs pas du tout la prétention. C'est juste un témoignage de ce que j'ai vécu même s'il manque les sons, les couleurs, les images, les émotions, les sensations. J'avais juste envie de vous faire partager mes 11 jours et peut-être vous donner l'idée et l'envie de pendre votre vélo (ou d'en acquérir un) et partir quelques jours ou semaines. 

    Introduction

    1ère journée : cliquez ici

     


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