• La journée de la veille a été riche en émotion : nouvelle aventure, nouveauté, paysages, difficulté à trouver ma route, camping sauvage… beaucoup de kilomètres parcourus. Les jambes sont fatiguées ce matin lorsque je me lève. Journée de la veille très chargée avec une intensité folle mais beaucoup de bonnes choses gardées dans mon esprit. 

    Avant de partir, je discute un peu avec le monsieur du camping-car (et sa gentille chienne) originaire des Pays-Basques. Départ à 8h40. Je prendrai mon petit déjeuner plus tard pour ne pas perdre de temps. J’éprouve des difficultés pour retrouver le chemin d’hier : inième répétition. Je tourne dans la ville jusqu’au moment où je tombe nez à nez avec « London-Paris ». Yes, I’m ready ! Quelques minutes plus tard je me rends compte que je prends la direction de Paris. Pas très malin d’avoir deux directions « Paris-Londres » et « Londres-Paris » avec toujours le même panneau. Petit déjeuner rapide : une baguette tradition puis je passe devant le château d’Auvers-sur-Oise qui abrite une exposition permanente sur les impressionnistes. Dommage qu’il soit trop tôt pour aller visiter l’intéressante exposition d’autant plus que le Château est beau. 

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198Je continue mon chemin en perdant une nouvelle fois l’avenue verte. Du coup, je prends une départementale pour me rendre jusqu’à l’Isle-Adam. C’est fantastique d’emprunter des voies vertes, des véloroutes mais la vitesse (façon de parler, je ne suis pas rapide) me manque par moment, pouvoir accélérer me démange un peu et puis rien ne vaut la diversité des routes empruntées. A Mours, je rencontre un VTTiste et (j’imagine) sa fille. Il me pose des questions sur mon parcours, le matériel. Il a déjà fait un tronçon de la Loire et fait régulièrement du vélo. Je complète mon petit déjeuner en mangeant des murs qui sont sur le trajet : cool ! Près d’Asnières-sur-Oise est indiqué sur un panneau un camping. Il est midi et 30 kilomètres dans les jambes : l’occasion de me reposer de la longue journée d’hier. A l’entrée du camping est indiqué « complet » sur une pancarte et visiblement le camping est orienté bungalows, camping-cars avec location à la semaine, ce n’est donc pas pour moi. Tant pis ou tant mieux ! 

    A Gouvieux je me rends compte que je suis dans l’Oise. Nouveau département, nouvelle région ! L’Oise et la Picardie, chouette ! La ville me rappelle Jean-Luc Mercier, un vélo-voyageur qui habite Gouvieux avec lequel j’avais discuté un peu lors du dernier festival « Voyage à vélo » en janvier de cette année à Vincennes (94). Il est l’auteur de trois livres dont « L’aventure à vélo – à vélo de Gouvieux à Rome » que j’avais acheté, périple fait avec son fils de 16 ans à l’époque. Depuis il a effectué en solitaire un voyage jusqu’à Athènes et a traversé les Andes (Amérique Latine) pendant 7 mois. Le livre en question a été l’une des aides/motivations qui m’ont donné envie et de croire que je pouvais moi aussi faire un (petit) voyage à vélo.

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198Je découvre Chantilly, sa belle forêt et son splendide château mais de loin car tout est payant même le parc. Vers 14h30, pause-déjeuner que je prolongerai pour rédiger des notes de ce que j’ai vécu depuis hier. Ces notes ont permis de faire un compte-rendu hebdomadaire que vous êtes en train de lire. Merci à vous pour l’intérêt que vous portez à mon voyage. Les premiers rayons de soleil de la journée apparaissent durant le déjeuner mais qui seront de courtes durées, remplacés de temps en temps par une pluie fine. Côté météo : température de saison comme on pourrait dire.  Plus de canicule mais l’été est bien présent ! Arrive Senlis et ses énormes pavés en centre ville qui cassent le moral à tou-te-s cyclistes qui se respectent et surtout une très mauvaise indication de l’avenue verte. Les panneaux n’aboutissent à rien sauf à m’énerver intérieurement (et pas qu’intérieurement d’ailleurs !). Du coup, je n’apprécie pas la ville, me focalisant à trouver un indice me permettant de sortir de Senlis pour rejoindre Pontpoint et Pont-Sainte-Maxence. Ne retrouvant pas l’avenue verte, j’improvise. J’improvise tellement que je découvre la joie des 3 voies avec des voitures qui foncent et moi, qui fait tout pour aller plus vite afin que le cauchemar se termine. Cauchemar ? Juste un peu d’exagération ! Car ce genre de voyage est super agréable mais par moment la tension monte. Adieu les nationales, vive la lenteur ! Un peu plus loin je vois un panneau « camping » à Aumont. Lorsque j’arrive en ville (« lorsqu’on arrive en vi-ille ») un cycliste m’indique que le camping est fermé depuis 10 ans. Bon, il ne pourrait pas mettre à jour leur panneau, non ? Hein ? Malheur, misère et désespoir !  Je vais dormir ce soir à la belle étoile  et même y prendre goût. Le guide annonce le parcours jusqu’à Pontpoint par la forêt. Chouette ! Il est 20h (encore une petit journée !) et lorsque je trouve enfin le lieu précis du démarrage en forêt je me rends compte que le parcours n’est pas fléché. Et pire encore, un chemin est interdit à tout le monde. Merci « London-Paris » ! La fatigue, l’énervement font que je roule un peu n’importe comment sans savoir où je vais afin de trouver un endroit pour dormir. A Fleurines, je remarque un panneau indiquant la départementale 1017 qui passe par Pont-Sainte-Maxence : waouh ! Juste à la sortie de Fleurines, devant mes yeux se trouve un coin avec des arbres, de l’herbe. Vu l’heure avancée (21h), c’est ici que je vais dormir. Juste derrière, c’est le début de la forêt. J’avance un peu dans la forêt, gonfle le matelas, l’oreiller, sort le sac de couchage. Je m’installe sur la bâche, mets l’autre partie sur le vélo (afin de le cacher). Je ne monte pas la tente : pas le courage et c’est moins discret et je dors tout habillée (chaussures comprises) dans le cas où je devrais partir précipitamment.  Quelle expérience de dormir à la belle étoile dans une forêt. Chaque bruit, notamment les oiseaux dans les arbres,  peuvent faire penser à une personne qui marche. Une peur mais également un peu d’excitation. Stressant mais intéressant. Réveillée plusieurs fois dans la nuit mais j’ai relativement bien dormi. Une superbe expérience !

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198

    Château de Chantilly

    2ème journée : lundi 20 juillet - 91 km. Total km : 198

     

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  • La veille au soir j’avais un peu préparé le vélo : les sacoches à l’arrière, sur le porte-bagage un sac à dos, un sac de couchage, une bouteille d’eau de 1,5 litre et mes vêtements de pluie (pancho, pantalon, coupe vent et casquette) afin de mieux me rendre compte de comme je pouvais installer tout le matériel à l’arrière. Du coup, j’ai gagné du temps le matin à juste tout remettre en connaissant la disposition de chaque élément. Après 3 semaines de canicule il avait plu dans la nuit.  Tout avait séché lorsqu’enfin prête, je pris le départ à 9h20. 

    1ère journée : dimanche 19 juillet 2015 - 107 kmJ’appréhende ce départ, ravie mais stressée par un premier voyage à vélo. Le poids à l’arrière change mes habitudes, le vélo est lourd, je le manie moins facilement. Il faut juste que je m’y habitue. Dimanche matin en plein mois de juillet, la circulation est relativement calme. Départ de Villejuif, dans le Val de Marne, puis le Kremlin-Bicêtre, Paris par la Porte d’Italie, Place d’Italie, rue Monge qui m’amène peu de temps après au lieu du rendez-vous de l’avenue verte : Notre-Dame. 9 ou 10 km au compteur. Bondée de touristes, la place est noire de monde. Je suis la seule cycliste. Petite photo souvenir de Notre-Dame pour immortaliser le départ de ma première randonnée à vélo de plus d’une journée. L’avenue verte qui mène de Paris à Londres est composée de véloroutes et de voies vertes. Le parcours se suit grâce aux pancartes « London-Paris », pas toujours bien indiquées et sur certaines portions très mal indiquées. Après être passée dans le 1er arrondissement de Paris, le 10ème, le 19ème et le parc de la Villette, j’arrive à St-Denis, en Seine-Saint-Denis. Je prends des photos devant le Stade de France. Je ne comprends pas toujours le fléchage et me perd un peu dans la ville. Ceci amorce le début d’une longue série de moment à la recherche de panneaux « London-Paris » et ce pendant 8 jours. Aubervilliers,  Villeneuve la Garenne, Gennevilliers, Argenteuil et ses innombrables automobilistes.  A nouveau perdue dans Argenteuil, je ne retrouverai ma route sur les bords de Seine que grâce aux indications de plusieurs personnes. Un monsieur me conseille une nationale blindée de voitures avec je ne sais combien de voies. Il m’affirme que les vélos sont autorisés mais je préfère trouver un autre chemin afin d’éviter de me faire violemment klaxonner, voire écraser. Colombe, Nanterre, Rueil-Malmaison, Chatou, Croissy-sur-Seine, Le Pecq, Le Vésinet. J’arrive dans les villes chics et chocs avec des familles blanches, sans aucune têtes qui ne dépassent qui se promènent sur les bords de Seine : à vos ordres ! Ca change carrément de Saint-Denis, ville de mixité sociale.  Perdue dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, je tourne en rond pendant des…, des quoi ? Des dizaines de minutes ? Heures ? Je tourne, retourne, re-retourne. C’est sûr : on m’en veut ! Les fléchages m’en veulent, le guide m’en veut, tout le monde m’en veut sauf ce couple qui me donnera de bons conseils. Merci à vous, dieu-athée vous le rendra ! Amen.  

    1ère journée : dimanche 19 juillet 2015 - 107 km 

    Stade de France

    Il commence à faire tard et si je veux arriver au camping d’Auvers-sur-Oise (Val d’Oise) je dois impérativement me dépêcher. Fort heureusement les panneaux sont de retour. Je trace, je suis comme un robot les fléchages. J’avale les kilomètres. A Cergy-Pontoise je me dis que c’est peut-être gagné et finalement Pontoise sonne les cloches de la victoire : V-I-C-T-O-I-R-E ! Auvers-sur-Oise se dessine malgré les petites rues qui ralentissent la progression. Je ne rencontre aucune voiture et seulement quelques personnes sur ma route.  A qui vais-je demander le chemin du camping ? Et hop, un monsieur apparait au loin comme un sauveur de l’humanité. Merci homme, brave ! Il m’indique un trajet tout en ajoutant que ce matin le camping lui semblait fermé. Ah mince, fermé ?  « Au pire des cas » me dit-il « vous pourrez vous installer à côté du camping-car  que j’ai vu ce matin, installé à côté du camping , il y aura bien une petite place pour vous ». Fermé ou pas ? Chers lecteurs et lectrices intentionné-e-s ? Pensez-vous que j’aurai une chance ce soir de dormir dans un camping ? Réponse… suspens… Non ! Entre temps un autre camping-car s’est installé devant le camping. Son sympathique propriétaire me conseille d’installer ma tente sous un arbre. Vu l’heure tardive et le prochain camping se situant à 7 kilomètres, j’installe la tente devant l’Oise. Je donne des nouvelles à mes proches qui s’inquiètent, je mange rapidement et dodo.

    1ère journée : dimanche 19 juillet 2015 - 107 km

    1ère journée : dimanche 19 juillet 2015 - 107 km

    1ère journée : dimanche 19 juillet 2015 - 107 km

    1ère journée : dimanche 19 juillet 2015 - 107 km

     

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  • IntroductionUne première randonnée à vélo de plus d’une journée, tel était mon objectif pour cet été 2015. Un vélo, des sacoches, une tente, de l’énergie et une énorme envie de voyager lentement mais sûrement vers de nouvelles contrées. Depuis deux à trois ans j’utilise mon vélo quotidiennement comme moyen de transport pour me rendre à mon travail, faire des courses, aller au cinéma, rendre visite à des ami-e-s ou tout simplement randonner. Le vélo ne provoque pas de pollution,  il est bon pour la santé et le moral, il est silencieux, prend peu de place dans l’espace public, il est bien moins coûteux qu’une voiture : écologique, peu coûteux, bon pour la santé physique et mentale… Bref, beaucoup de qualité qui font que j’ai complètement adopté la bicyclette et j’en suis ravie.

    J’utilisais un VTT sur lequel j’avais installé un porte-bagage, des garde-boues une béquille afin de le rendre plus polyvalent. Depuis quelques temps la position « couchée » provoquait  des raideurs à la nuque et l’âge avancé de mon VTT m’a fait réfléchir sur l’acquisition d’un vélo mieux adapté à mon quotidien : un vélo tout aussi bien pour la randonnée que pour la ville. La ville oui, car j’y habite, à quelques kilomètres de Paris donc bien loin de la campagne. Après moult informations grappillées à gauche et à droite j’ai opté pour un Fahrrad Manufaktur T 300 avec un guidon un peu différent de celui d’origine, un peu mieux adapté à la randonnée. Cette marque d’origine allemande est réputée pour fabriquer des vélos solides et de qualité. J’ai tout de suite vu la différence : une sensation d’être super à l’aise sur le vélo. La selle est impeccable, mes fesses n’ont jamais ressenties quoique ce soit de négatif même après une dizaine d’heures passées dessus. La position est excellente pour randonner, à mis chemin entre une position de ville (droit) et de course ou de VTT (couché). Les 27 vitesses permettent de ne jamais avoir trop de problèmes dans les grosses côtes (pas encore testé en montagne !). Les différentes pré-installations m’ont permis de mettre 3 gourdes ou bouteilles, soit un total de 3 litres + 1,5 litre sur le porte-bagage. Vu la canicule des derniers jours, il était préférable de ne pas manquer d’eau. Ma dernière paire de sacoches étant abîmée, entre autres, sur les attaches, j’ai préféré m’en procurer une nouvelle de meilleure qualité et la qualité rime souvent avec prix élevé. J’ai aussi investi dans une bonne sacoche de guidon. Le reste venait essentiellement de matériel déjà en ma possession : tente, sac de couchage, matériel de réparation, etc.

    Introduction

    Les commentaires que j’entendais autour de moi lorsque je parlais de ce voyage venaient souvent du fait que je partais seule : « Mais tu n’as pas peur de partir seule ? Tu n’as pas peur de t’ennuyer ? C’est plus sympa à plusieurs ». J’avais besoin de partir seule, de me retrouver, de faire le vide, de découvrir de nouveaux lieux, une nouvelle façon de voir les choses, de les appréhender. J’aime être entourée mais j’aime tout autant être seule à réfléchir, à lire, à rêver, à faire tout plein de choses finalement car j’ai un intérieur riche, comme tou-te-s les introverti-e-s. Partir à vélo, c’est la liberté et seule c’est encore plus de liberté alors pourquoi m’en priver ? Ce qui m’inquiétait le plus était les problèmes mécaniques car j’avoue que ce n’est pas mon fort par manque d’expérience et de confiance en moi. Je suis d’un tempérament anxieux même très anxieux et même si ce voyage m’inspirait plein de choses positives j’avais en moi beaucoup d’incertitudes liées à la nouveauté car oui, j’avoue que j’ai souvent des appréhensions lorsque mes activités sortent du quotidien. Raison de plus pour foncer et m’obliger à affronter mes peurs !

    Cers derniers mois j’avais lu plusieurs livres de voyageurs à vélo, des articles, regarder plusieurs films documentaires, je m’étais rendue en début d’année au festival du voyage à vélo à Vincennes (à côté de Paris). Des lectures, des images, des rencontres qui m’ont permis de rêver, de croire que moi aussi, même si je ne partais pas des mois et des mois, je pouvais voyager ne serait-ce qu’une semaine. Oui, j’en suis capable et le faire me prouverait qu’on ne doit jamais renoncer à ses envies, à ses projets, à ses rêves, mêmes les plus fous ! Croire en soi est primordial si on a envie d’avancer vers du positif plutôt que de toujours se mettre des obstacles qui ne permettent pas d’avoir une vie agréable et sereine.

    Pour ce premier périple mon choix s’était porté sur un parcours déjà tracé, celui de l’avenue verte London-IntroductionParis qui a été balisée de Paris à Londres à l’occasion des Jeux Olympiques de 2012 et qui est destiné aux cyclistes, sur voies vertes et véloroutes. Je préférais rester en France et aller jusqu’à Dieppe pour ensuite retourner jusqu’à mon domicile ; avec un aller et retour différents sur plusieurs tronçons. Un guide pratique avec cartes et informations sur les régions parcourues figurait toujours sur le porte-carte de ma sacoche avant.

    Ce qui suit sont les notes écrites chaque jour lors d’un moment de pause ou le soir. J’avais envie de vous les faire partager pour montrer les bons moments, les moments plus difficiles, ce qui me passe par la tête. Huit jours à pédaler, à penser, à regarder, à admirer, à prendre des photos, à demander mon chemin, à échanger un sourire, des mots, des discussions avec des personnes rencontrées sur ma route.

     

    Lire la suitedimanche 19 juillet 2015 (1ère journée)


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